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Régionales : les jeunes s'indignent

Micro-couloir : les élections régionales

Dimanche 6 décembre, élections régionales.

Cela faisait des semaines que les médias ne cessaient d'en parler.

On craignait l'abstention,

On annonçait le raz-de-marée "bleu marine",

On se demandait pour qui voter,

On lisait parfois les programmes,

On commentait d'autres fois le discours d'un candidat,

On jugeait souvent la cravate d'un autre,

On en discutait à table,

On ne savait pour qui voter,

On a hésité,

Et puis le dimanche soir, journal de 20h .

Comme prévu, un taux d'abstention vertigineux. Comme prévu, une débâcle monumentale.

Encore une fois, les citoyens ont fait l'école buissonière : cette étape de la vie démocratique manquée illustre le désintérêt visible d'une partie de la population pour la politique.

Mais qu'en pensent les jeunes, oui ceux qui n'ont pas pu voter ce weekend, mais qui attendent avec (plus ou moins) d'impatience leur majorité pour pouvoir s'exprimer à travers les urnes ?

Je me suis donc saisi de mon calepin pour aller les rencontrer, au détour d'un couloir, pour récolter leurs opinions.

(Source de l'image : Atlantico)

Quelle est la meilleure façon d'exprimer son mécontentement, lors d'évènements politiques comme celui-ci ? Le vote blanc est-il utile ? L'abstention justifiable ?

  • Shakila: pourquoi pas voter écolo ?

  • Andrew : la meilleure solution reste le vote blanc, pour dire aux hommes politiques "bougez-vous !"

  • Syta : l'abstention n'est pas une solution, le vote FN encore moins. On peut voter blanc, et surtout s'informer, comme par exemple aux réunions citoyennes organisées avant les élections.

  • Yasmine : il vaut mieux voter pour le parti le plus proche de nos idées.

  • Emilie : on pourrait faire passer une pétition, pour exprimer ce qui ne va pas. Lors des élections, le mieux c'est de voter pour le parti qui ressemble le plus à nos idées.

  • Rémi : l'abstention signifie subir le choix des autres, même une minorité, sous prétexte qu'on ne veut pas prendre de décision.

  • Nadia : 75% d'abstention à Vaulx : c'est inacceptable. Les jeunes ne votent pas parce qu'ils sont déçus par l'innefficacité et les promesses non tenues des politiciens. Ils basent leur opinion sur les préjugés de leur entourage. Ils ne s'intéressent pas à la politique puisque pour eux, c'est un système corrompu. Si le taux d'abstention avait été plus faible, le FN ne serait jamais passé. Il ne faut donc surtout pas délaisser la politique !

  • Chouchou : Je suis allé voter dimanche. Or, ce n'était pas pour défendre mes convictions mais contrer celles de la droite et du FN.

  • Martin : le vote blanc, car il prouve qu'on est impliqué et concerné par la vie politique mais qu'aucun parti ne répond à nos attentes. Par contre, cela ne révèle pas les idées de ceux qui votent blanc. Ils faudrait avoir un droit de proposition pour savoir ce que réclame le peuple ! Sinon, il ya les actions contestataires comme les manifestations, rassemblements, pétitions, etc...

  • Abed : le vote blanc n'est pas pris en compte, il est confondu avec les chiffres de l'abstention donc le but premier, qui est d'exprimer son mécontentement, n'est pas atteint.

  • Hind : surtout pas l'abstention, ça empire les choses. Il faut s'exprimer, dire ce que l'on pense, par exemple avec des manifestations.

  • Lotfi : dans la Veme République le vote blanc ne sert à rien puisqu'il n'est pas pris en compte, alors qu'il pourrait être un vote utile, que nous aurions dû valoriser. A mes yeux la meilleure façon de s'exprimer est de voter pour faire barrage à des partis. Nous ne sommes plus dans la politique de la IIIeme République, où l'on votait pour un parti qui défendait nos idées. Aujourd'hui, nous votons pour le parti qui nous semble le moins pire dans notre vie actuelle.

Pourquoi certains votent Front National ? Que pensez-vous du recours au vote FN, pour les déçus qui voudraient faire "changer les choses" en tentant un parti comme celui-ci, hors du schéma bipartiste habituel ?

  • Abed: peut-être que les gens vont se réveiller, se rendre compte de ce que ça entrainerait d'avoir le FN au pouvoir

  • Hind : Les gens votent FN car ils veulent du changement, ils pensent que ce parti possèdent des valeurs à l'image de la France. Nous vivons de dures épreuves et nous avons besoin de changement, que les partis trouvent des solutions pour assurer une harmonie commune. Cependant, le FN n'est pas la meilleure solution puisque, pour moi, ils vont envenimer la situation en incitant à la haine et au rejet de l'un et de l'autre. La France est un pays aux couleurs, aux traditions et aux religions différentes. Avec les récents évènements, la peur et la haine s'emparent de beaucoup d'entre nous et les gens se tournent naturellement vers le FN espérant des jours meilleurs. Mais on ne pourra jamais résoudre le mal par le mal.

  • Emilie : pourquoi pas ?

  • Rémi : étant donné le programme du FN, ils ne feront pas bouger les choses. De plus, c'est un parti anti-républicain.

  • Lotfi : certains pensent que le FN peut faire changer les choses. Actuellement, on vote pour nos régionales. Ce choix de voter FN est venu par une déception du bipartisme. On souhaite faire bouger les choses. N'est-ce pas ce qu'Hitler a réussi en remettant la faute sur l'étranger ? En remettant la faute du chômage qui ne cesse d'augmenter ? Certains croient en Dieu pour garder un sens à leur vie. D'autres croient aux discours de la la Haine de l'autre, par le biais du Front National, tout en se voilant la face.

  • Chouchou : je pense que la montée du FN est beaucoup due à la peur qu'ils ont installée chez la plupart de leurs sympathisants (le discours sur le surnombre d'étrangers qui nous voleraient notre boulot !). Je pense que cela suffit à beaucoup de personnes pour expliquer leurs galères, ils ne vont pas chercher plus loin que ça (réfléchir, c'est fournir des efforts, c'est compliqué). Pour moi, beaucoup de gens ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont d'être dans cette France et à quel point leurs petites galères sont dérisoires.

  • Nadia : la montée du FN fait peur à tout le monde, surtout ceux qui sont d'origine étrangère. On ne va pas se mentir: ce parti prône le racisme. Le problème c'est que ça va finir par déstabiliser l'ensemble de la société. Mais c'est peut-être un point positif parce que ça va faire prendre conscience aux individus qu'avoir des devoirs politiques est essentiel pour le bien être de la société.

  • Martin : Premièrement, certains sont d'accord avec le FN. C'est leur droit, tout le monde peut avoir un avis. Certains le font par mécontentement de la politique actuelle. Enfin, d'autres le font par peur car les circonstances des derniers mois poussent à la peur, encore plus parce que le FN diabolise ces événements pour se donner raison. Ceux là ont l'illusion qu'ils seront protégés par le FN. Dans tous les deux derniers cas, je pense qu'il s'agit de personne perdues n'ayant soit pas pris le temps de réfléchir, soit pas cette capacité.

Les citoyens, en particulier par le vote, ont ils toujours le pouvoir de décision dans la démocratie française actuelle ?

  • Emilie : en partie. Ce sont les francais qui votent. Même si tout le monde n'est pas unanime, c'est la majorité qui décide.

  • Enver : Une personne habitant en France est considérée comme française, alors qu'elle n'a pas forcément la nationalité française. Dans ce cas, elle ne peut pas voter. Le taux d'abstention de 49% est donc chiffre inexact. J'estime qu'il n'y aura que 23 à 27% de personnes ayant la carte électorale qui se sont abstenus.

  • Hind : Chacun se dit que son vote ne servira à rien, surtout si son candidat ou son parti n'a pas gagné l'élection, parce que c'est la majorité qui choisit. Mais au fond, nous souhaitons tous la même chose: le bonheur. C'est les moyens mis en oeuvre qui sont différents. La démocratie est censée accorder le pouvoir au peuple, mais ses souhaits ou ses désirs ne sont souvent pas accordés par nos représentants. Il faudrait un gouvernement plus attentif aux problèmes du peuple. Trouver un juste milieu entre les intérêts de chacun est un challenge difficile. Malgré les "grands moyens" utilisés pour pouvoir nous faire entendre (manifestations, médias), le gouvernement décide sans notre accord. Alors, oubliant ce combat permanent de plusieurs citoyens pour assouvir chacune de leur volonté, d'autres délaissent ce combat en se rétractant du vote. Voter ne changera donc pas pour autant les problèmes que rencontre le pays mais l'abstention n'est pas pour autant un combat. Finalement, nos "représentants" sont les seuls auteurs de leur désirs et non des nôtres.

  • Martin : spontanément, mon esprit "rebelle de jeune" aurait tendance à dire non. Grâce au vote, on élit des représentants. Mais après les élections, la population ne peut pas obliger ces rares élus à prendre certaines décisions. Quelques fois il y a un référendum, mais c'est tout. Puis en réfléchissant, les gens votent pour le parti qui se rapproche le plus de leurs idées. Ils ont donc un certain pouvoir de décision sur le représentant qui aura ce réel pouvoir. De plus, l'opinion publique influence parfois fortement le pouvoir politique : si le peuple n'est pas d'accord avec le représentant, ça dérape. Donc le citoyen a un pouvoir de décision indirecte et d'influence. Le vote est un des outils qui permet d'appliquer ce pouvoir.

  • Lotfi : les citoyens n'ont plus le pouvoir. Nous l'avons perdu ! Il nous faut rappeler à nos Euro-députés, Députés et autres élus, que l'on a toujours une puissance en nous. Et que Mai 68 n'est en aucun cas du passé, ainsi que la Révolution française.

  • Bilel : la démocratie actuelle n'est plus celle où le peuple pouvait exercer une réelle pression sur les dirigeants (comme lors de la Révolution française). Aujourd'hui, la démocratie n'est que partielle. Ce sont des élites sociétales, qu'on nomme oligarchie, qui contrôlent le pays. Du coup, le peuple ne possède plus le pouvoir, ce sont des familles ancestrales ou des personnes rassemblées par les mêmes intérêts qui le détiennent.

  • Rémi : Auvergne-Rhônes-Alpes est quand même la 2e région de France. A l'échelle nationale, elle a donc un poids non négligeable. La vie quotidienne est d'ailleurs très impactée par les politiques régionales. L'enjeux est donc important.

Merci à tous d'avoir participé.

Les étudiants et lycéens qui ont répondu à ce micro-couloir ont tous

entre 15 et 22 ans.

Roberte.

En ce moment à la rédac ...

Bientôt les vacances ... Bonnes fêtes à tous ! :)

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