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Lectures givrées

En ces temps d'hiver grisonnant, je me suis blottie au coin du feu avec quelques bouquins, comme un stéréotype de films à l'eau de rose.

Je vous fais donc partager mes lectures hivernales !

A lire absolument

Grâce et dénuement

Alice Ferney

Alice Ferney nous embarque avec une douceur presque oxymorique dans un monde où la violence de vivre est inouie. Et c'est le notre.

Plongés au cœur d'une famille de gitans, nous découvrons ce qu'est leur vie quotidienne, leurs relations, leur fierté et leur résignation.

Tels les Scorta de Gaudé, ou les Rougon-Macquart de Zola, la famille de la vieille Angéline porte sur elle les marques de leurs ancêtres. Sans naiveté, ce roman renoue cependant avec l'espoir.

Mais s'il est si spécial, si magnifique, c'est parce qu'il a su dénuder ses personnages avec beaucoup de grâce.

« Ils étaient entrés dans le grand bavardage masculin, cette manière égoiste de se tenir sur la terre, de vivre dans les jupes des femmes, suspendus toutes à leurs lèvres, réclamant le nid, l'amour et la becquée »

« Qu'est-ce qu'on avait d'autre dans la vie que se caresser pour le plaisir, se disputer pour le soulagement et s'endormir pour l'oubli ? »

Shenzhen

Guy Delisle

Cette bande dessinée aurait pu être un carnet de voyage comme les autres. De grands paysages, magnifiés par la plume du dessinateur, des rencontres inouabliables figées sur le papier, quelques choses que l'on rapporte chez soi et qu'on partage pour se rappeler la beauté du monde que nous oublions.

Mais il n'en est rien.

La simplicité du trait rend le réalisme effarant. Avec subtilité et quelques pointes d'humour, nous accompagnons l'auteur dans sa découverte d'un autre aspect de la mondialisation, lors de son séjour professionnel dans la ville chinoise de Shenzhen, transformée en Zone Economique Spécialisée, c'est-à-dire en usine à entreprises.

Ici, les relations sont loin d'être aussi chaleureuses que le feu de Grâce et dénuement, mais toutes aussi étonnantes.

Cet ouvrage m'a vraiment donné envie de découvrir les autres du même auteur, notamment Pyong Yang, rapporté de Corée du Nord.

Ce que j'appelle oubli

Laurent Mauvignier

Admirateurs de l'OuLiPo, gourmands de défis littéraires ou simple curieux, ce court roman inspiré d'un fait divers lyonnais vous ravira. Sans briser le suspens, je vous dirai simplement qu'avec si peu de mots, il nous fait l'effet d'une vague déferlant avec violence et intensité, et laisse un goût amer que l'on ne peut pas oublier.

Je ne vous cache pas que j'ai eu du mal à laisser séduire par le style de l'auteur, mais au bout de quelques minutes on est vraiment pris aux tripes.

« alors, reste vivant pour toi et les tiens et fais-le aussi pour lui, même si vous vous parliez si peu, même s’il y avait cette gêne et ce vide étrange quand il vous arrivait de vous retrouver, l’étonnement et la joie de vous rencontrer alors que vous étiez incapables de rien partager d’autre que ce tremblement d’être ensemble, et le silence épais comme votre amour de frères, aussi opaque que vous restiez muets l’un en face de l’autre »


En ce moment à la rédac ...

Bientôt les vacances ... Bonnes fêtes à tous ! :)

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